Dans la peau de l’arbitre en chef
Même scène du Championnat de France des Jeunes d’Agen, mais cette fois avec le regard du chevronné Arbitre en chef, Gérard Hernandez.
Mi-décembre un peu avant Noël, je reçois via John notre DNA, un mail me disant que le Président fédéral et la DNA souhaitent que je sois l’arbitre en chef du prochain Championnat de France des jeunes à Agen. Quelle ne fût la surprise pour moi, qui, à la suite des périodes que nous traversions, m’étais mis un peu en retrait des « affaires ». Après concertation avec mes proches j’acceptais donc ce challenge.
L’aventure commence par la réception de 48 candidatures, venues de tous les horizons. J’avais pour consigne d’essayer de m’approcher le plus possible de la parité entre filles et garçons. Après moultes tergiversations mentales je réussis à faire une équipe composée de 9 filles et 9 garçons. Beaucoup étaient contents de ça et me félicitaient mais personnellement j’avoue que j’étais un peu inquiet.
Inquiet car parmi les 9 filles que j’avais désignées je n’en connaissais que 2. Les autres m’étaient totalement inconnues et surtout je ne connaissais pas leur façon d’arbitrer.
M’étant chargé d’aller à la gare d’Agen réceptionner le samedi, Laëtitia l’alsacienne, Iryna une de nos parisiennes, Julie l’avoinaise et le mardi, Laëtitia et Margot nos 2 bretonnes puis Claire une autre parisienne, je pus faire rapidement leur connaissance et déjà, en guise de bienvenue, commencer durant le trajet à passer quelques informations pratiques sur ce qui les attendait. Natacha la deuxième alsacienne, Loriane la troisième parisienne et Emily la lédonienne arrivant par leur propre moyen.
Le samedi à 14h, après avoir réceptionné dans la matinée, Christo, Loriane, Henk, Stéphane, Stephen, Fabrice et Brice première réunion « technique » pour recevoir quelques consignes de Jean-Baptiste M. sur ce que la FFE attend de nous tous, de Jordi L. le maitre es-pointage et pour ma part quelques consignes sur la façon dont je pense mener à bien notre mission. A 15h début du pointage par une partie de l’équipe et vérification des pendules dans les salles de jeu pour la deuxième partie. Puis premier repas chinois tous ensemble qui nous permet de faire un peu plus connaissance.
Le dimanche après la fin du pointage le matin, les appariements effectués, affichés et en ligne, vient enfin l’heure de la première ronde. Il parait que certains blancs et certains noirs ont gagné et d’autres ont fait nul.
Le lundi jour de double ronde pas grand-chose à se mettre sous la dent dans tous les sens du terme. Vivement que cette longue journée s’achève… Le soir venu, petit repas tous ensemble à l’hippopotame du coin (à éviter) et enfin un peu de repos pour attaquer frais et dispo la prochaine ronde le mardi à 14h30. Enfin pas pour tout le monde car pour ma part, il faut que j’accueille de nouvelles têtes en gare, Claire, Laëtitia et Margot et que j’enchaine avec la deuxième réunion pour les nouveaux collègues, Matthieu, Thierry, Emily et Natacha. Pointage à partir de 15h pour ce beau monde pendant que la 3ème ronde des grands se déroule.
Le lendemain mercredi entrée en lice des petits avec l’après-midi 2 rondes en suivant.
Puis la routine s’installe jusqu’au dimanche matin pour la neuvième et dernière ronde suivie de la remise des prix devant un public en liesse.
Evidemment que serait un championnat sans son lot d’anecdotes plus ou moins rigolotes.
Par exemple un jour en cours de partie où le silence régnait dans la salle, seulement ponctué par le bruit des pendules, un parent passablement énervé se met à crier du haut des gradins. Il s’en prenait à quelques joueurs qui tournaient soi-disant autour de la table de son fils, suspectant évidemment ces jeunes d’aider l’adversaire de sa progéniture. Ce monsieur que je suis allé voir s’est excusé aussitôt.
Un autre jour je suis appelé par l’arbitre d’une catégorie à l’une de ses tables ou je constate un joli pat obtenu en seulement 10 coups. Bien évidemment tout ça sent l’arrangement à plein nez. Devant le refus d’un des joueurs de reconnaitre cela, j’inflige un double forfait à ces deux jeunes conformément à la charte du joueur d’échecs qui stipule qu’un résultat doit être obtenu après un réel combat sur l’échiquier.
Chez les petits, entre les envies pressantes non maitrisées, les remontées stomacales et autres joyeusetés, les anecdotes seraient trop longues à raconter. En tous les cas félicitations aux collègues de ces catégories qui ont su surmonter ses épreuves qui égayaient nos repas du soir (enfin par pour tous…).
Pour conclure je remercie notre Président et la DNA de m’avoir fait confiance pour diriger cette équipe lors de ce championnat.
Merci à mes deux adjoints Loriane et Christo pour leur appuie et leur disponibilité.
Et enfin un grand merci à toute l’équipe qui a fait un excellent travail durant cette semaine avec sérieux tout en étant souple sur les pattes arrières, sans rechigner, et toujours dans la bonne humeur. Je leur souhaite de continuer et de prendre plaisir dans l’arbitrage.
AI Gérard Hernandez
Sempre endavant, mai morirem !
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