Pour le corps arbitral, la femme est l’avenir de l’homme
Dans Francsjeux.com , premier média francophone dédié au mouvement sportif international, Patrick Vajda, le président de la Fédération internationale des officiels sportifs (IFSO), a répondu aux questions sur la situation actuelle de l’arbitrage.
Quel est actuellement le dossier prioritaire de la Fédération internationale des officiels sportifs (IFSO) ?
La féminisation du corps arbitral. Nous y travaillons depuis plusieurs mois. La situation est réelle et elle est mondiale : nous manquons cruellement de juges et d’arbitres femmes. Le réservoir est très nettement insuffisant. Mais la féminisation est indispensable, car elle peut permettre la mixité du corps arbitral. Les femmes peuvent arbitrer les hommes, et les hommes arbitrer les femmes. Les femmes ont une manière d’arbitrer très différente des hommes, souvent meilleure. Pour le corps arbitral, la femme est l’avenir de l’homme.
Comment remédier à ce déséquilibre ?
Le processus s’annonce très long. Il faut rarement moins de 10 ans pour former un juge ou un arbitre. La réflexion a débuté, des décisions ont été prises depuis 2 ans. Mais elles n’aboutiront pas tout de suite. Dans le mouvement sportif, le CIO a montré l’exemple de la parité en amenant un nombre accru de femmes dans les instances. Mais trouver des femmes dirigeantes n’est pas aussi compliqué. Elles existent. Il faut leur faire confiance. Pour le corps arbitral, la féminisation ne dépend pas seulement d’une décision. Il faut former. Et, en même temps, changer les mentalités. Dans les fédérations, notamment internationales, les commissions des arbitres sont souvent exclusivement masculines. Mais le processus est en route. A l’IFSO, le Conseil est composé de 12 membres : 6 hommes et 6 femmes.