L’Arbitre du Mois – Octobre 2024
Dans cette rubrique, au fil des années, nous avons mis à l’honneur des arbitres avec des profils différents mais pas encore quelqu’un comme Raphaël Paparas-Chlous, du club de St Cyr sur Loire, bientôt Arbitre de Club.
Quel est ton parcours d’arbitre ?
J’ai passé les écrits pour devenir arbitre de club que j’ai obtenu l’année dernière. Dimanche 6 octobre, je dois passer mon stage pratique lors du tournoi du rapide de Tours afin de valider mon diplôme d’arbitre de club.
Quel est ton meilleur souvenir d’arbitre ?
Débutant, je ne peux que raconter mon arbitrage du WE dernier pour mon ASP.
” Déjà, j’ai trouvé ça super que Paul Adrien Sally, ainsi que Jean-Noël Grateau et l’échiquier tourangeau ont tout mis en œuvre pour que mon stage pratique se passe au mieux. Du coup j’ai eu le droit à un assistant afin de m’épauler pour faire les actions de réglage de pendule, noter les résultats des parties, le nombre de coups illégaux que j’avais retenus, les incivilités éventuelles rencontrées auprès de certains jeunes lors de leur partie. En effet, j’ai eu le plaisir d’arbitrer pleinement le tournoi B, en collaboration avec Sylvain Chenevat qui était arbitre aussi de ce tournoi. Ça m’a vraiment fait plaisir de voir la confiance en moi qu’ils ont eu.
Mon retour de ce stage pratique, c’est que j’ai pu déjà voir davantage de profondeur dans la nature même du jeu d’échecs. Mais aussi voir, connaître les subtilités des règles du jeu d’échecs. Chose dont on n’a pas toujours conscience quand on est joueur et pas arbitre. Ça conforte aussi mon idée et surtout mon envie de développer l’accessibilité du jeu d’échecs pour les personnes en situation de handicap. Et pourquoi pas, comme indiqué à Paul Adrien ainsi qu’à Lisa Jabaly mon envie qu’il y ait un jour la création de tournois spécifiques pour les personnes en situation de handicap physique (et non pas que pour les personnes malvoyantes ou aveugles). Je compte bien également, je sais pas si c’est possible, d’intégrer le pôle handicap pour les échecs et pourquoi pas rapprocher la FFE avec la FFH.
Je suis membre du comité départemental handisport du 37(Touraine). Et j’aimerais que l’ensemble des tournois puisse être accessible à n’importe qui. Sachant que j’ai pour objectif aussi, en tant que joueur de participer à différents tournois un peu partout en France et aussi à l’étranger si possible.
Et également que les clubs puissent avoir un automatisme de mettre systématiquement un aidant pour un joueur en situation de handicap.
Autrement Paul Adrien m’a sollicité pour voir si je pouvais arbitrer avec lui le tournoi départemental/régional des jeunes en janvier 2025. Je suis en train de voir si c’est possible niveau transport et logistique avec les auxiliaires de vie. Ce qui n’est pas chose aisée.
Quels sont tes projets dans l’arbitrage ?
J’ai voulu faire ce diplôme d’arbitrage pour deux raisons.
La première, c’était pour aider mon club, les Chevau légers de la Choisille, afin de pouvoir arbitrer des matchs par équipe si jamais notre arbitre ne pouvait être présent.
La seconde raison, qui est liée à mon handicap (tétraparésie nécessitant un aidant pour déplacer les pièces), serait de permettre sur un moyen long terme, de permettre à des personnes en situation de handicap de pouvoir accéder à tous les tournois mais également de pouvoir créer par la suite des compétitions handichess. Donc s’il faut que je devienne même par la suite arbitre de tournois afin que cela se mette en place, je le ferai.
Quel(s) argument(s) as-tu pour inciter quelqu’un à devenir arbitre ?
je suggère à toute personne de s’intéresser à l’arbitrage et même de devenir arbitre.
La première raison, c’est qu’il est bon, en tant que joueur, de connaître toutes les règles du jeu d’échecs. Cela est utile pour éviter tout type de sanction de par un coup illégal ou un coup interdit de réaliser sans le savoir. Mais également de savoir à quel moment une partie peut être gagnée ou conduire à la nulle. Mais c’est également utile pour les clubs qui manquent cruellement d’arbitre. Ce qui peut nuire à son bon fonctionnement.
Pour revenir sur mes objectifs, je pense qu’il y a réellement un manque cruel de communication, d’information pour les clubs sur les joueurs en situation de handicap. Je parle plus particulièrement d’handicap physique et non visuel. Que ce soit sur l’accessibilité des lieux, le fait d’avoir un aidant sur le tournoi, l’adaptation du temps par rapport au handicap du joueur. Plusieurs fois, j’ai été confronté à titre d’expérience, sur le fait de ne pas avoir un aidant. C’était mon adversaire qui, gentiment, me bouger mes pièces sur mon temps. Ce qui, j’ai remarqué, pour la plupart, les déconcentrait. Ce qui m’a même valu certaines remarques de frustration (que je peux comprendre). Raison pour laquelle, j’avais suggéré à tous les clubs de ma région (Tours), dès lors qu’il savait qu’une personne ayant un handicap physique « lourd » ne pouvant bouger ses pièces par soi-même (mon cas par exemple), de tout de suite voir si un ou plusieurs bénévoles seraient d’accord pour le faire. J’avais également demandé à Paul Adrien Sally s’il était possible par exemple d’avoir un échiquier, relié à un ordinateur, permettant de faire bouger la pièce suite à l’action ordonnée sur PC. Car j’ai vu que ça commence à se mettre en place.”
Merci d’avoir répondu aux questions et bon vent dans ta carrière d’arbitre !
DNA Communication